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Avant même la musique, l’album séduit avec une pochette créée par Jati Putra Pratama, designer indonésien connu pour l’onirisme surréaliste de ses œuvres. Sur un dégradé arc-en-ciel, une sorte de vaisseau de SF évoquant les mystères d’un 2001 l’Odysée de l’espace actualisé, glisse en suspension au-dessus des eaux. S’y tient une créature fantastique, buste de femme corseté surmonté d’une tête de lion fendue sur toute sa hauteur pour mieux découvrir le faciès d’un singe mandrill. Un cylindre jaune orangé ceint la partie supérieure de ce corps digne de l‘imagination de Salvador Dali, à la fois homme (ou plutôt femme) et animal. Pas seulement original, mais fort de sens…
In The Canopy s’est toujours revendiqué comme un groupe de « art rock ». Confusément, peut-être, au départ. Pourtant c’est ce qu’il est intimement, ne pouvant s’empêcher de déborder du seul champ musical.
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Outre l’image, la danse est ainsi indissociable des productions du groupe, comme en atteste le clip qui accompagne leur 1er extrait Nightfall. Construit autour d’une chorégraphie en miroir, la vidéo fait parler les corps pour mieux discourir sur les oppositions complémentaires : tombée du jour et de la nuit n’évoquent t-elles pas le même instant ? Cette fascination pour le langage des corps se retrouve dans Along With The Dancer, dont on imagine déjà la déclinaison scénique et qui donne des fourmis dans les jambes. L’envie de danser devient irrépressible avec We Got Tears, qui surprend carrément tant il se rapproche davantage d’une sorte de hip-hop world que du registre habituel du groupe. Il faut ici saluer la prise de risque, car c’est indubitablement l’un des titres les plus réussis de cet album. Pour autant, on n’est pas étonné de cette revendication métissée et d’une certaine universalité, tant elle colle brillamment à l’évolution d’une formation que l’on sent de plus en plus engagée avec le temps.
De façon générale, c’est tout l’album qui témoigne d’une identité nettement plus affirmée.
On s’est beaucoup extasié sur la voix magique de Joachim Müllner, ses vocalises enchanteresses à la Jeff Buckley, ses passages en voix de tête qui atteignent des sommets quasi religieux. Le chant est toujours aussi exceptionnel, qui nous entraîne sans qu’il soit jamais possible d’y résister, enveloppant et protecteur dans ses graves, sublime et un peu miraculeux dans ses aigus, d’une pureté à couper le souffle (en live, c’est encore plus bluffant). Fenêtre grande ouverte sur le divin, on le dirait venu d’une autre sphère, détaché des contingences du vulgaire, n’aspirant qu’à un ailleurs où tout serait partage, bonté, beauté, sérénité profonde.
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Pourtant, après deux EP plutôt hyper centrés sur cette voix-là, le groupe franchit un pas supplémentaire avec Talking Monkeys, qui compte bien d’autres atouts. Car s’il s’est construit sur une base plutôt guitare (Thomas Martinez)/voix (Joachim Müllner), le travail sur la rythmique (Erwan Karren, à la basse et Thomas Chalindar à la batterie) et plus encore sur le son (Maxime Lunel, guitare clavier mais aussi grand manitou du studio Mastoïd où le disque à été enregistré), est ici particulièrement remarquable. Les arrangements sont désormais moins bruts et plus produits, surtout plus électros (coucou le clavier Korg) et ce n’est pas un hasard si on entend un peu de Death In Vegas au début de Catch Predator – un des plus beaux morceaux de ce disque, ou des soupçons de Burt Bacharach au milieu des guitares rock de Light Dark Light (excusez du peu).
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La progression est tout aussi flagrante en ce qui concerne les titres eux-mêmes. Extrêmement structurés, ils varient dans l’émotion et ravissent tout autant l’intellect. Quelle régal que, de seconde en seconde, suivre le cheminement subtil d’un morceau, ses tours et ses détours, ses arrangements ciselés, son rythme plus encore que tout le reste, qui donne des envies de headbanging. Mais si les morceaux sont toujours aussi riches (longs passages instrumentaux à la Pink Floyd, ruptures de rythme) ils sont aussi plus accessibles (pour le meilleur) et coulent davantage à l’oreille, à l’instar du vaisseau de la pochette. Résultat ? On a envie de remettre le disque sur la platine et de se laisser embarquer dans ce voyage au goût d’ailleurs.
Comme on les aime tout particulièrement, on ne peut qu’applaudir ce 1er album plus qu’ambitieux qui tient toutes ses promesses. Et rend déjà impatient d’une suite que l’on pressent plus riche encore.
La classe.
Réalisation clip : Vincent Rouffiac (Touché Videoproduktion) / Danseuses : Georgia Ives et Clémence Chatagnon
L’ALBUM en digital : https://itunes.apple.com/fr/album/tal…
Date | Salle | Ville | Tickets | ||
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avr. 29 | Nomad’ Café | Marseille, France | Tickets | ||
mai 20 | Café De La Danse | Paris, France | Tickets |
CREDITS PHOTOS :
Photos du groupe (c) Jim Rosemberg
Photos tournage du clip (c) Pauline Le Goff
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