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Festival Terres du Son 2015

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Terres du Son 2015

Un festival de rencontres

 

Soleil et poussière, déguisements et looks variés, festivaliers de 3 à 70 ans bien tassés, bière au pichet…Les ingrédients d’un festival de plein air sont tous les mêmes. Mais ils ne sont pas pour autant toujours réussis. Pour se démarquer, il faut souvent regarder du côté de la programmation ou encore de l’éthique du festival, quand il y en a une. De ce point de vue, Terres du Son joue depuis le début la carte de l’écologie et du développement durable. Cendrier portatif, toilettes sèches, débats et conférences autour du climat et de l’écologie avec présence de Greenpeace et de nombreux collectifs ou encore nourriture en provenance de producteurs locaux sont autant de marques de fabrique du festival Terres du Son depuis son origine. Un festival où l’on peut aussi réfléchir, débattre et découvrir.

C’est justement les découvertes musicales que les festivaliers de Terres du Son attendent. Si l’année 2014 avait été marquée par les têtes d’affiches telles que M, Woodkid ou Ben L’oncle Soul, l’année 2015 aura favorisé la mixité et les groupes locaux avec une scène Propul’son un peu à l’écart des 2 grandes scènes.

3 jours de concerts pour tous les goûts sur les grandes scènes

 

C’est la dure loi des festivals: choisir le concert à voir (sans regretter son choix après en se disant qu’on est passé à côté DU GROUPE à voir). Dès le vendredi 10, les fans rock français ont pu se régaler avec IZIA ou encore The Do alors que les amoureux de musique ethniques et funk ont pu danser avec ASA, des artistes qui feront, comme d’autres, la tournée des grosses scènes des festivals cette année. Idem pour Chinese Man et Kid Wise, déjà présents au Printemps de Bourges cette année mais qui valent le déplacement lorsqu’on ne les a jamais vu sur scène.

Rodrigo y Gabriella

Au deuxième jour du festival, la jauge maximale est atteinte. la billeterie est sold-out dès 19H et ce sont plus de 16000 personnes qui vont se mélanger et se bousculer devant les scènes. Une journée faste donc, y compris dans le ciel, mais qui va quelques peu s’assombrir dès 18H avec une panne d’électricité géante de près d’une heure, suivi d’un Rodrigo sans Gabriela, excusée car malade. Maudit Terres du Son? C’est ce qu’ont du se dire les organisateurs. Mais quand le mexicain virtuose est entré seul sur scène avec sa guitare pour faire le show pendant une heure, passant de leur titre « Tamacun » à la cover de Metalica « Orion » et allant même jusqu’à chanter « Creep » de Radiohead, on ne peut que saluer la perf. Et si quelques mécontents se sont faits entendre, ils étaient loin d’être majoritaires. C’est aussi ce qui fait le charme de ce festival, une ambiance bon enfant.

Du Mexique à la Californie il n’y a qu’un pas. Une frontière territoriale qui disparait à Terres du Son lorsqu’Hanni El Khatib succède à Rodrigo y Gabriela. Une guitare encore, mais électrique cette fois. Direction L.A et son rock garage des années 50/60. Dans le public, peu de festivaliers connaissent Hanni El Khatib, « le type qui chante du rock ». Et si toutes les filles sont rapidement séduites par ses tatouages de « bad boy » qui remporte haut la main le concours du bogosse du festival, les autres retiendront en plus une performance scénique débridée et généreuse. « Moonlight », « Family », « Fuck it you win »…Hanni El Khatib enchaine les riffs et les titres sans pose, jetant au passage une de ses guitares dont les cordes ont rendues l’âme et se payant même le luxe d’un petit bain de foule. Rock’n'roll for ever ! Un concert qui restera dans les mémoires de Terres du Son, et des festivaliers qui se rappelleront sans doute un concert furieux et un artiste généreux, avec rappel, signature d’autographes et selfies souriants. Du marketing diront certains. D’autres, comme Fauve qui suivront sur l’autre scène, sont dans une autre stratégie…

Hanni El Khatib @Terres du Son

D’autres artistes se sont succédés sur les grandes scènes jusque tard dans la nuit avec Thylacine ou encore Skip & Die dont la musique électro world est à l’image du festival, un mélange de goûts et de couleurs.

Le dernier jour, le dimanche est souvent festif à Terres du Son. Après tout, les hectares de prairies sont un dance floor idéal. Du reggae d’abord avec Damian « Jr Gong » Marley, le fils de, et Massilia Sound System, grands habitués des festivals. Puis une légende de l’afrobeat, Tony Allen. Plus de 50 ans de carrière de batteur, des rides certes, mais une énergie toujours présente sur scène.

Et pour finir ceux qui étaient attendus comme l’un des plus gros moments du festival The Ting Things. « Shut up and let me go » leur avait ouvert la voix des charts américains dès 2008 et leur succès ne s’est jamais démenti depuis. En concert, bouchons d’oreilles obligatoires. Dimanche, la terre a tremblé à Candé.

Coups de coeur et découvertes à Terres du Son

 

Jeanne Added @Terres du Son

Comme sur tous les festivals, c’est du côté des scènes plus petites qu’on trouve des pépites (sauf exception pour Hanni El Khatib…). Qu’elles soient confirmées, comme Jeanne Added, ou en devenir comme Ropoporose, Mesparrow ou Padawin.

Formée au Conservatoire, amoureuse du jazz, du chant lyrique et du rock, Jeanne Added est une artiste à part (entière). Des textes en allemand, anglais ou français, une musique ciselée à la fois énergique (« War is coming ») ou plus sensible…l’artiste est intelligente et impressionnante même si sa petite taille ne le laisse pas deviner. Son univers peut paraitre étrange tant il est difficile à ranger dans une catégorie mais une fois entré, impossible de ne pas être touché.

Cela fait déjà quelques temps que Ropoporose ne tourne plus seulement en Loir-et-Cher, leur terre d’origine. Printemps de Bourges, article dans les Inrocks..leur talent ne fait pour beaucoup aucun doute. Des influences passées telles que Sonic Youth ou les Pixies aux talents actuels de Piano Chat et Pneu, Pauline et Romain (frère et soeur), ont su tirer le meilleur pour produire un son unique entre noise, ballades et kraut. Le talent n’attend pas toujours le nombre des années.

L’électro peut avoir de nombreux visages. Pour Padawin, elle aura celle d’une batterie, de claviers, d’une guitare et d’un violon. Si les basses sont incontournables chez Padawin, l’expérience sonore reste incontournable. Jazz, classique, hip-hop mixé, riffs de guitare…le groupe est sur tous les fronts sans jamais s’éparpiller. Seule victime au compteur, l’archet de la violoniste. Le public lui,a du mal à savoir où il se trouve mais reste scotché.

Au moment du bilan, les organisateurs ont le sourire. Pas de pluie sur 3 jours, des aléas techniques et humains plutôt bien gérés et des festivaliers heureux d’avoir pu, une fois encore, danser pieds nus dans l’herbe jusqu’aux aurores. Et pour nous, le plaisir d’avoir écouté au même endroit Hanni El Khatib et Jeanne Added. Espérons que d’aussi bonnes surprises nous attendent l’année prochaine.

Crédits photo : Anne R.


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