Pascal est le patron d’Et Mon Cul c’est du Tofu. Repoussant sans paresse les limites de la fraîcheur, le chevaleresque tenancier – toujours au top – embrasse à chaque nouvelle référence les contours de l’excellence, contours que nous avions d’ailleurs redéfinis ensemble, au détour d’une productive interview portant sur le format du vinyle. Et si Mon Cul c’est du Tofu est une maison confinant sans déplaisir à la plus haute qualité – en témoigne par exemple les dernières bombes de La Race et Llamame la Muerte – Pascal, non content d’être le tenant du titre de la meilleure newsletter de France, nous tient également au courant de ses valeureuses qualités d’athlète à travers le projet Besoin Dead.
Besoin Dead voit Pascal lutter seul, posé derrière sa batterie, des bouts de guitare plaqués sur la grosse caisse, pour poursuivre une musique haletante et tonitruante, à l’orée d’un fatal démembrement, menaçant à tout moment d’implacablement échapper à la maîtrise de son auteur. La performance de Pascal, techniquement ambitieuse puisqu’elle sollicite la quasi-intégralité des membres et organes que composent son corps musculeux, demande extrême contrôle comme parfaite coordination dans la mesure où celui-ci n’utilise pas de boucles ou de sons pré-enregistrés comme la majorité des hommes-orchestres d’aujourd’hui, mais s’en va plutôt s’empaler sur la lance impitoyablement aiguisée de l’incertitude et de la difficulté. En résulte une musique très belle, forcément profondément prenante, puisque l’on se laisse absorber par le déroulement de morceaux qui se dressent chacun à leur façon comme un intense combat, où l’on observe Pascal se démener à travers une ossature fragile, instable et chancelante, systématiquement à la limite de la cassure. Une démonstration par l’exemple se trouve sur la vidéo ci-dessus, ainsi que celle ci-dessous, deux morceaux qui se verront figurer sur son premier long format, à prévoir – nous l’espérons secrètement – prochainement.
Besoin Dead s’affichera dans tout les cas sur la programmation de la Ferme Electrique (pour lequel on fait gagner des pass par ici) au milieu d’une multitude de noms parfaitement alléchants : nous continuerons à en traiter quelques uns, après Shield Your Eyes la semaine dernière.
